Vers un retour du magasin ou mall virtuel 3D ?
Écrit par B. Bathelot, le 20/01/2016Au cours de mon activité de veille marketing, je suis tombé récemment sur deux présentations technologiques qui ont attiré mon attention et qui émanent de deux sociétés clairement positionnées sur le terrain de l'innovation.
Ces deux sociétés, Klee Group et Bonial, développent et présentent actuellement des solutions permettant de développer des centres commerciaux ou points de vente virtuels utilisant la 3D et la réalité virtuelle. L'objectif est, semble-t-il, de reproduire virtuellement l'expérience de shopping et d'achat rencontrée en point de vente traditionnel en permettant de se déplacer et de manipuler les produits dans un magasin virtuel.
Comme on peut le constater ci-dessous, les effets semblent plutôt réussis :
L'idée de revenir sur ces innovations dans le cadre de ce blog ne m'est cependant pas venue de leur caractère innovant ( on retrouve déjà ces techniques d'immersion dans le jeu vidéo). Elles ont en fait attiré mon attention car je m'interroge sur leur réel intérêt pour le consommateur. Celui-ci a-t-il vraiment envie de se déplacer dans des rayons virtuels plutôt que d'utiliser un moteur de recherche produit ? A-t-il vraiment besoin de manipuler des produits de grande consommation ?
J'ai évidemment moins d'éléments de réponse et d'études que les équipes ayant travaillé sur ces projets, mais j'avoue être plutôt dubitatif. Par ailleurs, étant un dinosaure de l’Internet et du digital, ces technologies ne sont pas sans me rappeler celles déjà présentées il y a près d'une quinzaine d'années au sein de l'Echangeur à Paris. L'idée était alors déjà de reproduire des linéaires 3D au sein d'un site web marchand et elle n'a pas donné lieu à de réelles applications. On pourrait également faire la même remarque au sujet des commerces expérimentaux ouverts au sein de mondes virtuels de type " 2eme Monde".
Entendons nous bien, il ne s'agit pas ici de critiquer le travail de développement réalisé ou la vision du marché d'équipes ayant déjà fait leurs preuves dans le domaine de la digitalisation des catalogues ou du merchandising. Il s'agit plutôt de souligner l'écart qui existe souvent dans le domaine du digital entre les "prouesses technologiques" et l'adoption par le consommateur basée sur une utilité et un besoin réel. C'est d'ailleurs peut être actuellement le problème des smartwatches.
La réflexion est de même nature pour le projet Luxe Mall évoqué ci-dessous et qui lui aussi me rappelle la création de galeries virtuelles autour des années 2000.
Bien sur, les sociétés à l'origine de ces développements ne m'ont pas attendu pour être pleinement consciente de l'écueil. Si leurs procédés de virtualisation ne s'imposent pas dans le futur pour reproduire une expérience de vente destinée aux consommateurs, ils présentent incontestablement un intérêt, entre autres, dans le domaine des préconisations merchandising et des tests de concept magasins. C'est d'ailleurs probablement dans cette optique que ces solutions ont été initialement développées. Par ailleurs, la communication et les démonstrations faites autour de ces concepts de shopping virtuel sont également des outils d'image et de démonstration de savoir-faire technologique.
Rendez-vous dans quelques mois ou quelques années pour voir si le shopping virtuel à distance s'impose en dehors de quelques cas particuliers ou événementiels.